Les personnages de Marc Petit ont agi et se sont donné de la peine, ils ont embrassé et ils se sont lamentés, ils ont cherché et ils ont perdu, ils se sont cherchés et ils se sont perdus. Ce ne sont pas les ingénus des premiers matins du monde, ils sont les revenants que brasse la vie. Revenants, ils ne sont pas pour autant revenus, revenus de tout. Aucune morale, aucune morale à la fable. Ils sont là, entre deux moments, entre deux temps, conjuguant les hiers et les lendemains, suspendus dans un moment indécidable. Qui peut, devant eux, savoir vraiment si les choses ont été faites ou sont à faire ? Si leur vie est jouée ou s'ils vont la jouer ?
Avec leurs têtes de pierrots lunaires, ils sont désarmés et désarmants. Sans commisération, sans pathos, sans leçon. Ils sont bonhommes, bonshommes, non pas idiots mais absurdes. Absurde au sens philosophique : ils pourraient ne pas être. Leur existence n'est pas justifiée par une fin, elle est, simplement. Ces hommes et ces femmes existent. C'est tout. Ce n'est dont que cela ? Oui, nous dit Marc Petit, mais c'est déjà beaucoup.
Colin Lemoine
Du 15 mars au 25 juin, l'Espace Maurice Rollinat de Vierzon présentera des sculptures dans un lieu propice à une scénographie offrant un dialogue intime entre les oeuvres et leurs regardeurs. Vernissage à Vierzon le 17 mars à 18h.
À partir du 18 mars et jusqu'au 25 juin, des oeuvres plus monumentales de Marc Petit seront quant à elles présentées dans les espaces extérieurs de la galerie Capazza à Nançay.
Avec cette double exposition, la puissance de l'oeuvre de cet immense artiste expressionniste prend alors tout son sens. C'est une profonde humanité qui pétrit le bronze de ses sculptures, qu'elles soient monumentales ou plus intimes. Elles sont façonnées, modelées et animées par ces sillons de vie, une oeuvre organique qui nous pousse et creuse au plus profond de nous-mêmes.
Horaires de l'exposition :