J'ai le goût du merveilleux. |
Enfances est une exposition conçue comme une ode à l’émerveillement.
Elle offre au regardeur, à travers les expressions d’une soixantaine d’artistes, la possibilité de (re)plonger en enfance, à travers une vision poétique et intime de celle-ci.
Le thème a été offert aux artistes permanents de la galerie, selon un rituel annuel ; il a également donné lieu à un appel à projet, pour lequel 17 artistes invités ont été retenus, sur plus de 250 dossiers reçus.
Cette exposition reste fidèle à l’esprit de la galerie : une invitation à dérouler le fil d’Ariane de la création contemporaine, à se laisser surprendre, émouvoir, attendrir par les oeuvres proposées.
Jean-Gilles Badaire a réinterprété en peinture les rares photographies d’enfance en sa possession, d’autres ont mis en image leurs souvenirs marquants, à l’image de Fabrice Rebeyrolle, ayant peint l’église d’Auvers-sur-Oise, village de son enfance, tout en rendant hommage au peintre qui l’aura honorée avant lui.
Philippe Charpentier quant à lui nous emmène en ballade dans les jardins de son enfance, aux couleurs chatoyantes.
Certains artistes se sont tournés vers le jeu : Christine Fabre, et ses boîtes-souvenirs, où les parties de dame et dominos des vieilles voisines ressurgissent ; Jacques Rieu, sculpteur de l’ossuaire, nous offre un jeu d’osselets, tandis que les billes s’invitent dans les sculptures de Gérard Fournier.
Daphné Corregan est partie de collaborations avec ses petits enfants pour faire naître une série en lien avec le monde d’Harry Potter, alors que Nathalie Grall a tiré ses gravures sur des pages de cahier…
La figure de l’enfance est également traitée avec tendresse dans les oeuvres pleines d’humanité d’Alain Boullet, de Fanny Ferré, de Franta, de Jean-François Fouilhoux ou de Jacques Renoir.
Les couleurs vives et la poésie enfantine sont présentes dans les univers de la peintre danoise Inge Hørup, Eliane Larus ou les boites-collages de Guy Mansuy, les sculptures de Françoise Carrasco ou Jacky Coville…
Parmi les artistes invités, on pourra découvrir les univers poétiques et plus construits de Pierre Riba, Nathalie Cirino, Edith Schmid, Gérard Beaucousin.
Le ludique s’invitera à la fête avec les robots de Gille Monte Ruici, les oeuvres textiles de Françoise Bartlet, les sculptures de Jean-Yves Gosti, les playgrounds de Wenqi Liu… Le fantastique sera représenté par Emä Leonie et ses masques céramique, ou par Emmanuelle Renard avec ses peintures aux univers fantasmagoriques et aux couleurs vives.
Des univers aux lumières plus sombres mais non moins poétiques seront présents à travers les peintures d’Anna Maria Cutolo, de Jean-Charles Quillin, de Nata Marcillac et les monotypes de Corinne Cesca ou les photographies de Laetitia Lesaffre et Peter Zupnik.
Une exposition aux multiples univers et sources d’inspiration, une invitation à la contemplation, à retrouver le sérieux des enfants qui jouent… des pointes d’humour, de nostalgie, de tendresse… une main tendue vers la légèreté, plus qu’indispensable en ces temps troublés.
Laura Capazza-Durand
Mon travail se porte sur la broderie de fils de coton sur toile de jute,
qui est à la base de ma pratique artistique.
Françoise Bartlet
Oblongues, sensuelles, rigides, d’une symétrie oscillante, personnages, fleurs, profils et pierres d’équilibre,
les sculptures de Gérard Beaucousin se répondent douces et rassurantes.
Pierre Escot
Marcos Brêtas n'a jamais cherché à être un peintre contemporain.
Issu d'une génération d'artistes ne considérant pas la peinture comme une pratique d'avant-gars,
il est pourtant devenu peintre.
Clémence Houdart
Un travail sur la représentation du corps entre apparition et disparition,
ce qui nous apparait notre émotion subreptice ou furtive,
un instant unique, qui met en lumière son intensité
qui transcrit une réalité incommensurable, manifestation d’une réalité cachée,
représenter l’infigurable.
Corinne Cesca
La pierre
La ressentir, la comprendre, l’aimer.
La caresser, l’adoucir, révéler sa beauté.
Libérer la forme reposant dans son intérieur.
Respecter.
Entrer en communication, dialoguer, échanger.
Faire du chemin ensemble, s’écouter.
Apprendre l’un de l’autre.
Se laisser porter.
Voyager.
Expérimenter les secrets de la pierre, du bois.
Allier les matériaux, les faire parler.
Recueillir leur énergie.
Chanter, danser.
Rechercher l’harmonie, la complémentarité, l’équilibre.
Sensualité de mes mains, outils sur la matière.
S’inititier aux mystères de l’existence.
Donner la vie.
Nathalie Cirino
La peinture surgit là où ne viennent pas les mots, relève de la rencontre de l'eau et d'une rive
- l'eau, le temps, mêmes éléments insaisissables, se conjuguent là à la boue du corps -
la terre comme rédemption
Anna Maria Cutolo
Avec des gestes archaïques et presque sauvages, Ule Ewelt modèle les animaux avant leur domestication. Elle fait ressortir leur essence.
Notre mémoire cellulaire est éveillée, notre imagination, dans laquelle se mêlent souvenirs, sentiments et projections intenses sur les animaux.
Ils étaient là avant que nous n'apparaissions. Source de nourriture, concurrent alimentaire, menace pour notre survie, dès l'origine nous sommes intimement liés à eux.
Ils ont été représentés dans toutes les mythologies depuis le début des temps.
Bernard David lors de son discours à l'occasion de l'exposition d’Ule Ewelt au Centre de la Céramique Contemporaine de La Borne en 2019
Adepte de la récupération et d'upcycling, j’assemble et détourne déchets d’œuvres. Je m’attache à donner une seconde vie
à des pièces sans valeurs. A l’époque du tout jetable, le contenu de nos poubelles apparaît sous un autre angle.
L’âme d’enfant et la dérision assumées, contribuent à l’exaltation du détournement et apportent un regard diffèrent et ludique
sur les objets du quotidien revisités.
Gille Monte Ruici
Pendant une longue période, la vie de Jean-Yves Gosti s'est apparentée à un chantier de reconstruction, à l'image de ses sculptures du début :
assemblages d'éclats de pierre auquel il tente de donner vie, homogénéité, cohérence et surtout sentiments.
Comme matériaux de base, la pierre est essentielle dans son travail.
Il est toujours question de la légèreté de la vie mélangée à son inquiétante pesanteur.
Emä Léonie
Le grain, le flou du tableau rendent au sujet son intimité. Mes photographies en deviennent impressionnistes,
elles délaissent le trait pour ne garder que l’essence du sujet.
Laetitia Lesaffre
C'est dans un événement qui bouleverse ma vie, la mort accidentelle de mes parents alors que je n'ai pas 8 ans,
qu'on peut saisir le sens originel de mon travail.
L'enfance, la mort, la question de la mémoire, sont différentes thématiques abordées dans mes travaux, qui,
malgré ce qui apparaît comme un foisonnement de formes, suivent un fil rouge : celui de la présence et de l'absence,
deux faces d'une même réflexion sur la difficulté peut-être, à être au monde.
Nata Marcillac
Je peins car mes rêves sont imparfaits.
Et je n’ai que l’instant pour me contredire, et les dires de la réalité pour me parfaire.
Jean-Charles Quillin
Je cherche le chemin invisible… Atteindre la réalité invisible des choses qui se trouvent derrière la réalité apparente.
Visible et invisible sont deux substances qui communiquent entre elles.
Emmanuelle Renard
Je m'intéresse aux travaux à dominante monochrome, au minimalisme, à l'art africain, à celui des Cyclades, à l'art néolithique.
Pierres, traces, fossiles, dolmens, grottes, œuvres primitives plutôt que classiques, tout cela me fascine.
Je cherche à travailler vers l'universel (le cercle, la sphère, l'ovale...)
Par la sobriété, la simplification des formes, ma quête est celle de l'essentiel.
Pierre Riba
En quittant sa Suisse natale à 23 ans, elle n'avait encore jamais touché à l'acide nitrique ni activé une presse à taille douce.
Pourtant l'univers des empreintes émanait son attirance depuis pas mal de temps.
La photographie arrête le temps et les choses ordinaires se transforment toutes seules en échappant à la réalité,
c’est notre imaginaire qui les modèle, il suffit de leur donner un regard attentif.
Peter Župník
Horaires d'ouverture de l'exposition :