Dans mon premier atelier, je repeignais le ventre de ma mère. L'œuvre est un château de cartes fracassable, rien de plus qu'un fragment d'éphémère qui sans cesse renaît. Une vie d’artiste peut contenir dans un seul tableau et une seule sculpture. Aujourd’hui, mon atelier est ce territoire d’expérimentation qui se sculpte à travers le regard de l’autre.
Lydie Arickx
Chez Lydie Arickx, l’acte mêlant la joie de l’engendrement à la souffrance d’être né nous entraîne dans une dépense faite d’accouplements, de combats, de morts et de résurrections, producteurs de jouissance et de beauté terrible nous invitant à rejoindre un flux où les chutes, les relèvements, les mêlées et les métamorphoses sont les moyens d’accéder à un rythme vital où le tableau concrétise les épisodes de toute une vie.
Olivier Kaeppelin
L’œuvre d’art, selon Nietzsche, est un excès qui ne peut arriver sans ivresse. L’ivresse de Lydie est la plus radicale : c’est la passion d’Autrui.
Alain Gillis
Nouvel Adam, l’homme moderne aspire à la connaissance qui l’éclaire. Mais l’affrontement peint par Lydie Arickx est d’ordre tribal. Cela ne surprend pas de la part de celle qui tisse depuis toujours des liens étroits avec le sacré. Ses personnages, rebelles au beau platonicien développent des altérations physionomiques comme aux déformations tératologiques à l’unisson de nos pulsions primitives. Faisant suite aux figures torturées et grimaçantes, cette figure hybride s’inscrit dans la compassion. Dans l’espace de la toile, le corps se construit de verticales et d’horizontales tracées avec une autorité qui exclut toute reprise, tout repentir dans la connaissance intuitive qu’a Lydie d’une anatomie si familière à son dessin et à sa peinture que ceux-ci s’identifient à son corpus organique. Pour elle, la mimésis n’est jamais l’imitation. C’est la ligne qui engendre la forme, qui prendra substance des pigments. Le dessein du dessin – cette œuvre est plus graphique que picturale dans sa parenté plastique avec une peinture pariétale – aspire à figurer non ce que l’on voit mais ce que l’on imagine sous la forme d’une apparition.
Lydia Harambourg
Décembre 2012
Peintre et sculpteur, Lydie Arickx est née en 1954 à Villecresnes (Seine et Oise) de parents d’origine flamande.
Après des études (1974-1978) à l'École supérieure d'arts graphiques de Paris (ESAG), présentée par Roland Topor, elle obtient sa première exposition personnelle en 1979 à la galerie Jean Briance (pastels et huiles).
Dès le début des années 1980, elle participe à des évènements internationaux comme la foire de Bâle, la FIAC ou Art Paris.
En 1988, elle présente son travail en Belgique, en Suisse, en Allemagne, aux Pays-Bas puis en Espagne et aux États-Unis (première exposition présentée par Amaury Taittinger à New York aux côtés de Francis Bacon).
En 1991, elle s’installe dans les Landes où elle travaille sur de grands formats et aborde la sculpture monumentale.
À partir de 1993, elle réalise une suite de fresques pour différents sites en France.
En 1998, elle crée avec Alex Bianchi un festival d’art contemporain « les Rencontres du Cadran » qui accueillera pendant cinq années consécutives plus de 80 artistes internationaux et émergents.
En 1999, pour le 800e anniversaire de la Jurade de Saint-Emilion, Lydie Arickx présente une double exposition personnelle dans le cloître et dans l’Eglise Monolithe.
L’artiste organise régulièrement des événements culturels sur de grandes scènes nationales (Art Sénat 2001…) mettant en scène l’art contemporain et le spectacle vivant (stages de créativité pour les écoles, entreprises, hôpitaux... manifestations culturelles, expositions...).
En 2002, elle est nommée au grade de Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres.
La particularité de sa démarche est de démocratiser l’art dans des lieux insolites afin de rendre le public plus réceptif.
Lydie Arickx se partage entre son travail de peintre et sculpteur et la création de dynamiques de rencontres impliquant l’art au sein de la population. Dans cette démarche elle participe à de nombreux ateliers de sensibilisation dans le cadre des écoles et des entreprises.
Des œuvres de Lydie Arickx figurent dans les grandes collections publiques internationales (Musée National d'Art moderne de Paris, Centre Pompidou, Palais de Tokyo, FNAC...) et au sein de l'espace public (Hôpital Paul-Brousse à Villejuif, Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil, IUFM de Mont-de-Marsan, MACS Saint-Vincent-de-Tyrosse, fresque pour la commémoration du centenaire des arènes de Dax en 2013...).
Enfin, son atelier est considéré comme un lieu d'expérimentation à part entière qu’elle aime partager avec tous publics.
En 2014, elle publie aux éditions Diabase son premier manuscrit, Nous vivons.
En 2015 Lydie Arickx investie a Ville de Roubaix avec trois grandes expositions en hommage à ses racines familiales et une performance sur 200 mètres de long et 3 mètres de haut en proximité directe avec le public. L'année suivante, nourrie de son expérience Roubaisienne, elle investie l'ensemble de la Grande salle des Gens d'armes de la Conciergerie à Paris, invitée par le Centre des Monuments Nationaux à réaliser en direct deux performances monumentales avec une exposition et une installation à la Chapelle Expiatoire.
Lire la suite2021 Ne Me Consolez Pas !, Abbaye de Flaran
Arborescences, Château de Chambord
La Vie Nue, Galerie Capazza
2020 Parcours d’art contemporain autour d’Auguste Rodin, Galerie Capazza Nançay en partenariat avec le Musée Rodin - 1 exposition 5 lieux 60 artistes à travers un parcours artistique à travers la région Centre-Val-de-Loire
2019 Créatrices, l'émancipation par l'art, Musée des beaux-arts de Rennes
Art Paris Art Fair, stand A21 avec la Loo & Lou Gallery, Paris
2018 Tant qu’il y aura des ogres, Château Biron – du 8 décembre au 26 mai 2019
2017 Gravité Exposition performance à la Loo & Lou Gallery, Paris
Art Paris Art Fair, Stand A21 avec la Loo & Lou Gallery, Paris
2016 Arickx au Carré (exposition performance), Galerie Airial, Mimizan
En live à l’Atabal, Biarritz
Oublier qu’on peint, performance et installation à la Conciergerie
2015 Galerie Egregore, Marmande
Lydie Arickx à Roubaix : La Piscine – La Manufacture – La Condition Publique – Le Non lieu
Deux sculptures monumentales en acier, Château de Cadillac
Galerie Capazza, Nançay
2014 20ème festival d’art : invitée d’honneur, Carla Bayle
Galerie Egregore, Marmande
Artothèque, Gondrin
Crypte Sainte Eugénie : Corpusculaire, Biarritz
2013 Le Clos des Cimaises : Songes drolatiques, Saint-Georges du Bois
Chapelle St Anne : Les Apparaîtres, avec Alain Gillis, Tours
2012 Réfectoire des Cordeliers / Galerie Saint-Germain et Musée de l’histoire de la médecine de l’Université Paris Descartes : Avant les mots – les langes de la vie, Paris (commissariat Olivier Kaeppelin)
Galerie Polad-Hardouin : Avant les mots, Paris
Chapelle Sainte Anne, Arles
Château d’eau-Château d’art : Le mythe de la Caverne, Bourges
2011 Espace Van Gogh : Toréer la matière, Arles
Le Carmel : L’abandon de la conscience, Tarbes
Théâtre National de Bordeaux en Aquitaine : Un petit Chaperon rouge, Bordeaux
Toréart et performance dans les arènes, Mont-de- Marsan
2010 Chemins d’art en Armagnac, Sainte Quitterie, Fourcès
La Galerie des arènes, Vic Fezansac
Galerie du Saint James, Bouliac
Galerie Le Clos des Cimaises, Saint Georges du Bois
Prieuré de Vinetz, Châlons-en-Champagne
2009 Musée de Guéthary : Quand l’amor monte, Guéthary
Galerie Ardital : El Homicidio, Aix-en-Provence
Galerie D.X : À corps perdu, Bordeaux
Galerie Lillebonne – Centre culturel André Malraux – Espace ICAR, Nancy
Villa Béatrix Ènea – Patio, Anglet
Galerie d’art du Lycée Duplessis-Mornay, Saumur
2008 Galerie Polad-Hardouin : Tellement j’ai faim..., Paris
XIIème Journée du patrimoine de la Thibaudière, Tercé
Galerie Grand’Rue , Poitiers
2007 Centre d’Art Contemporain, Mont de Marsan
2006 Musée d’art Contemporain : La Nativité, Chauvigny Les Bains Douches
Collégiale Saint Pierre : Paysages et Spiritualité, Chauvigny
Double exposition : Il n’y a de repos pour personne, Paris,
Galerie Meyer le Bihan, Galerie Idées d’artistes
3ème Biennale d’Art Contemporain de Bourges : Galerie Entre Temps, Bourges
2005 Galerie Idées d’artistes : État de Grâce, Paris
Art Paris : Carrousel du Louvre, Paris
Galerie Grand’Rue, Poitiers
Chapelle Sainte Anne, Tours
Conseil Régional d’Aquitaine : Les femmes et l’art, Bordeaux
2004 Chapelle Saint Jacques : Mémoires du corps, Vendôme
2003 Carré/Musée Bonnat : Job, un genou en terre, Bayonne
Basilique Saint Jean : Les descentes de croix, Troyes
Plaza Conde de Rodezno, Peintures et sculptures : Pamplona, Espagne
Le Temple : Taurôs, Caussade
MAC-Modern Art Center-Fondation Rustin : Arickx-Nitkowski-Rustin, Anvers, Belgique)
2002 Collégiale Saint Pierre-La-Cour, Le Mans
Galerie l’Atelier, Le Mans
Galerie Idées d’artistes : Un genou en terre, Paris
2001 Galerie Art Témoin, Paris
St’art 2001, Strasbourg
Chapelle des Carmes, Musée de Borda : Tauromachie, Dax
2000 Exposition personnelle dans l’atelier de Guy Lebaigue, Nontron
1999 Pour le 800e anniversaire de la Jurade de Saint-Emilion, exposition personnelle dans le Cloître et, sur le thème de la crucifixion, dans l’Eglise Monolithe
1998 Centre 2000 : peintures, sculptures, Arcachon
Galerie Margaron, Paris
Château de Viaud, fresque 25 m x 2,5 m, Lalande de Pomerol
Couvent des Cordeliers : Les racines du chaos, peintures, sculptures, Mairie de Paris
Galerie Méduane, Laval
1997 Galerie Pierre Marie Vitoux, Paris
Salon d’Erné : invitée d’honneur, Mayenne
1995 Galerie Lillebonne, Nancy
1994 Galerie Pierre Marie Vitoux, Paris
Galerie Gimaray, Paris
1992 Galerie Psyché, Martigues
Galerie 27, Toulouse
Galerie Varga Darlet, Bordeaux
1990 Galerie Christine Colmant, Bruxelles, Belgique
Galerie Zour Alten-Deutschen Schule, Thun, Suisse
Galerie Felman, Paris
Galerie Vulkan, Mayence, Allemagne
Foire de Bâle, Suisse Galerie Colmant, Bruxelles, Belgique
Galerie Oniris Barnoud, Dijon
Foire Linéart : Gand, Belgique, Galerie Vrijdag, Renaix
Galerie Pierre Marie Vitoux, Paris
Galerie Oniris Barnoud, Dijon
1989 Galerie Rencontre, Bruxelles, Belgique
RVS Gallery, Southampton N.Y., USA
Carré des Arts du Parc Floral de Vincennes, Paris
Barcelona International Art Fair, Barcelone, Espagne
Galerie Pierre Marie Vitoux, Paris
Galerie Jenny Vrijdag, Renaix, Belgique
1988 Galerie de Giele Gere, Gant, Belgique
Galerie 2016, Bruxelles, Belgique
Galerie Frechen, Cologne, RFA
Galerie 2016, Neuchâtel, Suisse
Galerie Mat, Amsterdam, Pays-Bas
Galerie Oniris Barnoud, Dijon
Galerie Jean Briance, Paris
Galerie Nicole Buck, Strasbourg
1987 Galerie la Malgrange, Thionville
Galerie Jaqueline Moussion, Carnac
Galerie Nicole Buck, Strasbourg
1986 Musée d’Art Contemporain, Dunkerque
Galerie Jaqueline Moussion, Nantes
FIAC: Galerie Jean Briance, Paris
1985 Galerie Jean Briance, Paris
Musée de Dunkerque
1984 Galerie Garnier, Amiens
Galerie Amaury Taittinger, New York, USA
1983 Galerie Amaury Taittinger, New York, USA
Galerie Jean Briance, Paris
1982 Galerie Jean Briance, Aide à la première exposition, Paris
L’Amour , Galerie l'Escapade, Genève, Suisse
2021 Adam et Ève, Château de Chambord
Performance publique réinterprétation Le Printemps de Botticelli, Château de Chambord
2013 « La Lidia » de Lydie Arickx : fresque en bas relief pour la commémoration du centenaire des Arènes de Dax
2006 Acquisition d’une sculpture pour le jardin intérieur du siège d’Arte à Strasbourg « La Grande Ourse »
2003 « Le tronc commun » sculpture monumentale en béton de 7 m de haut, pour les 50 ans de l’entreprise FP Bois à Mimizan
2000 « La Genèse », fonte en bronze d’une fontaine monumentale 3 m x 2 m, pour le Château Lagnet, ,Hélène Levieux-Leclerc)
1999 « L’homme qui marche », fonte en bronze d’une statue monumentale de 3 m de haut pour le Prieuré à Saint Hilaire
« Maternité », réalisation d’une fresque de 300 m2, pour la Maternité de l’Hôpital Intercommunal de Créteil ,Prof. Bernard Paniel)
« Alma mater », commande de l’IUFM de Mont de Marsan pour une sculpture
monumentale en béton poli de 5 m de haut
1995 Décoration du plafond des chais du Château Lagnet ,Hélène Levieux-Leclerc)
1994 « Bacchanales » fresque 9 x 3 m pour les chais du Château Lagnet Hélène Levieux-Leclerc)
1993 Fresque 30 x 3,5 m pour le hall d’entrée de l’Hôpital Paul Brousse
(Prof. Henry Bismuth), Villejuif
Lire la suiteMusée National d’Art Moderne, Paris
Musée de Dôle
Musée de Dunkerque
Fond National d’Art Contemporain, La Défense
Musée de Carcassonne
Musée de Tokyo (Japon)
Centre Pompidou: accrochage organisé par Christian Boltanski des collections du Cabinet d’arts graphiques, acquisitions 1977-98
Centre des Monuments Nationaux, Paris
Lire la suiteSa notoriété en France et hors l’hexagone en témoigne. Puissance créatrice, pulsions émotionnelle, singularité.
Une œuvre à coloration métaphysique, fiévreuse, superbe, installée dans la galaxie des corps pour explorer les profondeurs de l’être ; une quête obsessionnelle prospecte l’anatomie humaine, enfonçant le pinceau-scalpel, en quête de l’invisible que dérobe la chair.
Son œuvre splendide, orageuse, outrancière, encastrée dans le génie, l’apparente aux plus grands.
Au premier abord, l’œuvre peut surprendre, déconcerter, inquiéter, oppresser (toute approche de l’art authentique pose toujours question), interpeller ; mais le regard lucide permet de pénétrer cette saga des corps, cette apocalypse somptueuse plongeant au plus secret, cette peinture bouillonnante qui sculpte de la grandeur dans une orgie charnelle.
Œuvre obstinée, acharnée où rode la mort, hantise des vivants, où siège le talent maître des pinceaux et qui, en définitive, consacre le triomphe de la chair dont la forme immortelle se déchiffre à Lascaux.
Pierre Osenat
Lire la suiteM'a toujours fasciné chez Lydie Arickx le contraste entre le créateur et l'œuvre. C'est un spectacle, pour nous, de voir cette petite femme face à ces immenses surfaces qu'elle contemple avec gourmandise avant que s'engage la bataille -car c'en est une- dont elle sortira victorieuse. C'est un défi, pour elle, d'imprimer sa marque, de se battre avec la matière, avec les couleurs, avec les formes, pour faire naître sur la toile, ou avec ses mains de sculptrice, une composition qui exprime les profondeurs du drame humain.
Ce drame et cette condition tragique qu'elle porte en elle, comme un lourd fardeau, auquel elle donne vie dans une imagination débordante de vitalité multicolore, même si des personnages récurrents, difformes ou informes, viennent ponctuer d'un semblant humain le combat qui se livre sous nos yeux entre ces formes obscures. Tout est combat chez Lydie. Et s'il n'y avait pas cette puissante bataille qui l'attend chaque jour, elle si petite, les toiles si grandes, le décor ne pourrait pas donner lieu à un affrontement aussi puissant, aussi étonnant, et qui, à chaque fois, me touche profondément.
D'elle si douce et si humaine, on pourrait attendre des formes plus délicates. Elle en parle avec tendresse, et le rire si joyeux qui accompagne ses propos, les yeux si malicieux nous laissent entrevoir une féminité secrète. Mais bientôt, devant nous, les géants se mettent en place, les rouges sang, les bruns, les gris s'apprêtent à vibrer sous ses doigts, ou plutôt dans la force qu'elle insuffle à tout son corps pour donner naissance -ces langes de vie- à ces représentations des forces telluriques qui semblent sortir droit des textes mythologiques ou bibliques, ou encore des récits du Roi des Aulnes et des ses puissantes évocations des angoisses archaïques.
La vie est là, le monde aussi, avec ses contradictions: les bombes, les explosions, les corps déchiquetés, et l'apparition de vies nouvelles chaque seconde, chaque minute, tendres et prometteuses autant que déchirées par ce qui les attend. Ce sont toutes ces idées et ces émotions qui viennent à l'esprit en observant le travail de Lydie Arickx. Humain, profondément humain. Un grand spectacle que celui de cette femme et du monde, comme la métaphore de l'humanité du XXIème siècle. Combat de femme, combat d'hommes luttant désespérément entre la violence destructrice et l'espoir d'une vie toujours renaissante.
Jérôme CLEMENT, 26 décembre 2011
Lire la suiteIl y a Lydie, il y a Arickx. Donc, le corps revient en force. Donc, il retrouve l’usage de son sang, de ses sens, de sa brûlante et convulsive identité. Donc, il n’est plus une dépendance de la Raison, de la Théorie, de la Machine à en commercialiser les apparences. Donc, le corps, par troués et torsions conjointes, sort de sa longue nuit d’objet. Donc, avec lui, on n’est plus à l’enseigne de la pornographie, des défilés de mode, des vantardises vénales. Donc, il nous montre à nouveau son privilège d’être un abîme, son abondance des origines, sa vertu fondatrice. Donc il est dans sa vérité de corps créateur de valeurs, de savoirs, de révélations. Donc, il s’ébroue comme animal pour bondir comme humain. Donc, il est un chaos capable de lumières. Donc il est un gisement de douleur et de grâce qui ne demande qu’à nous éclairer de ses pulsions civilisatrices, considérablement ensevelies, à l’état de maudites. Donc, ce corps cesse soudain d’être un vertige analphabète. Donc, soudain, il nous ouvre son grand livre tellurique. Donc, il existe, tout au fond de nous, au moins comme brouillon, ce livre dont j’imagine que les pages ruissellent encore de la boue des commencements du monde et nous promettent une renversante lisibilité de l’être. Donc, c’est bien notre époque qui nous désapprend à écrire de tels livres, trop dangereux pour la vieille et dogmatique et cérébrale idée qu’elle se fait du progrès. Donc, notre époque est bel et bien une déshumanisation à l’œuvre. Donc, il s’agit de toute urgence, de dévorer du regard l’œuvre de Lydie Arickx. Donc, quand elle me dit que l’homme moderne devrait, par humilité, mettre un genou dans la terre, je comprends ce que cela signifie. Donc, je vibre. Donc, je rugis, avec elle, cette prière exacerbée mais visionnaire.
Marcel Moreau, 16 novembre 2002
Lire la suiteLCI Reportage et chronique sur les expositions et performances à la Conciergerie
2016 Radio Notre Dame, émission consacrée à l'exposition et au travail réalisé à Paris
2012 TV Pays, France 2, exposition Corpusculaire
2008 France Musique, « A porté de mots » François Castang reçoit Lydie Arickx
2002 France Bleu Gascogne, Vie de couple
2001 France Culture, Les femmes et l’amour : entretien avec Jérôme Clément
France Culture, Femmes et création : entretien avec Anne Sophie Vergne
2000 Faut pas rêver, 6 octobre : Les maîtres du bronze
Arte, Metropolis : Festivals d’été
Lire la suite2019 Conférence sur l’émancipation des femmes par l’art des années 50 à nos jours, assurée par Marie-Jo Bonnet
2014 Salon du Livre, Dax
2010 Douleur et créativité : colloque, Châlons-en-Champagne
2008 Corps et rythmes dans la création artistique, incarnation d’une différence. Conférence de Thierry Delcourt
Projection du film d’Alex Bianchi : Les mers de Résurrection de Lydie Arickx : Reims
2002 Inauguration du Domaine du Montcel, Jouy-en-Josas
Inventons demain Vichy : Alliance Fromagère - Bongrain Gérard
CNRS : Sculpture et neurosciences
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